Manuscrit de Las Huelgas (XIVe siècle) / Chant Soufi / Création
6 chanteuses et organetto
Artiste invitée : Alia Sellami, chant
Ce programme porte l’écho de thébaïdes, en divers lieux, religions, langues et époques.
Hommage à la spiritualité féminine, il est le fruit cueilli dans nos propres déserts, où se partagent le goût de la question, du doute et de l’émerveillement. Symbolique d’une solitude choisie, intime, ou désert réel et physique, ces deux espaces sont consonants dans leur immensité. Musique médiévale, poésie et musique contemporaine nous invitent à les parcourir.
Le désert de Thèbes fut le refuge des premiers chrétiens, depuis on nomme Thébaïde tout lieu, même symbolique, où l’on s’isole pour mener une vie d’ascèse et de prières, où l’on se « vide » du monde pour accéder à une seconde naissance. Évocateur du retrait, de l’épreuve mais aussi lieu de la révélation, le désert relie les trois religions monothéistes.
Au Moyen Âge, en Occident, il désigne l’ermitage, la forêt, les îles, les monastères. Métaphore d’une vie solitaire où l’on vient contempler les « réalités invisibles », on y prie, on y chante.
Chez les Soufis, la Khalwa qualifie aussi bien l’action de s’isoler que le lieu où l’on s’isole, la nature, le désert, la grotte, la cellule. C’est une voie de connaissance par « l’illumination et l’ouverture spirituelle ».
L’usage du chant, le souffle incarné en sons, est de tout temps associé au culte comme un moyen de méditation, de prière, d’extase.
Au Moyen Âge chrétien, nous puisons au manuscrit de Las Huelgas, monastère féminin fondé au XIIe siècle en Espagne, terre où convergent Orient et Occident durant des siècles.
Les déserts d’Orient sont évoqués par la voix d’Alia Sellami chantant des pièces soufies transmises oralement de génération en génération.
Les thébaïdes d’aujourd’hui sont présentes avec une pièce contemporaine Khalwa de Alia Sellami ainsi que des improvisations.
>> Sortir de disque mars 2024 – chez Bayard Musique